CLPA
Photo : ONF / Hameau de Montroc (Chamonix, Haute-Savoie) - 1999
La Carte de Localisation des Phénomènes d'Avalanche (CLPA) est une carte descriptive des phénomènes observés ou historiques, ayant pour vocation d'informer et de sensibiliser la population sur l'existence, en territoire de montagne, de zones où des avalanches se sont effectivement produites dans le passé, représentées par les limites extrêmes atteintes.
La CLPA est un document informatif qui n’a pas de valeur rĂ©glementaire et dont l’Ă©tablissement ne fait l’objet d’aucune analyse prospective.
La CLPA est conçue pour renseigner toutes les personnes intĂ©ressĂ©es par l’existence des avalanches dans une rĂ©gion donnĂ©e. Document technique, elle s’adresse particulièrement aux Maires et aux services administratifs ou techniques concernĂ©s par les problèmes de risques naturels en montagne.
La CLPA comprend notamment un document cartographique au 1/25 000 complété par des fiches signalétiques.
La carte CLPA reprĂ©sente trois thèmes d’information :
- le rĂ©sultat d’une Ă©tude sur photos aĂ©riennes (photo-interprĂ©tation et analyse de terrain) figurant en orange ;
- le produit d’un recueil de tĂ©moignages par enquĂŞte, figurant en magenta (mauve) ;
- et, Ă titre informatif, les dispositifs de protection fixes, sous forme de surcharges noires.
Historique

Création de la CLPA
22001 Photo : VALLA F. / Campus de Grenoble - vue aérienne du centre INRAEA Val d’Isère (Savoie), une avalanche tue trente-neuf personnes dans un centre UCPA (Union nationale des centres sportifs de plein air). À l’heure de l’essor des sports d’hiver, cette catastrophe a bouleversé l’opinion publique et le rapport de la Mission interministérielle d’étude sur la sécurité des stations de montagne, présidée par le Préfet Saunier, a recommandé « l’établissement (…) d’une carte-inventaire des avalanches ». Cette mission a été confiée à l’époque à la division « Nivologie » du CERAFER (devenu depuis CTGREF, puis Cemagref, puis Irstea, puis INRAE) en collaboration avec l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière). Appelée alors Carte de Localisation Probable des Avalanches ou CLPA, l’objectif de cette carte était de faire l’inventaire des phénomènes historiques connus ou dont les traces sont visibles sur le terrain. La vocation projetée était de conserver une mémoire précise des zones où des avalanches se sont effectivement produites dans le passé. La CLPA était principalement constituée d’une carte papier au format A0, tout d’abord à l’échelle du 1/20 000 puis du 1/25 000, où étaient conjointement reportées les extensions maximales des avalanches reconnues d’une part par photo-interprétation (figurés orange) et d’autre part par enquête sur le terrain (figurés magenta). Par la suite, et à titre informatif, les principaux travaux de protection réalisés à la date de l’enquête ont été ajoutés en surcharges noires. Les fiches signalétiques étaient déjà établies pour décrire les avalanches issues de l’enquête sur le terrain et désignées sur la carte par un numéro.
Les premières cartes ont ainsi été établies depuis 1970 jusque dans les années 1980. À partir des années 1990, grâce à l’intervention des régions concernées, les cartes existantes ont été mises à jour pour la première fois et de nouvelles zones ont été étudiées.
À la même époque, l’apparition des systèmes d’information géographique (SIG) a permis la numérisation de l’ensemble de la CLPA.

Poursuite et rénovation de la CLPA
Photo : ONF / Hameau de Montroc (Chamonix, Haute-Savoie) après l'avalanche - 1999Une avalanche exceptionnelle fait douze victimes au hameau de Montroc (Chamonix, Haute-Savoie). Le ministère chargé de l’environnement a alors décidé de rénover et poursuivre l’observation des avalanches, notamment au titre de la CLPA, dorénavant appelée Carte de Localisation des Phénomènes d’Avalanche, et en a confié la mission au Cemagref (devenu depuis Irstea, puis INRAE), avec la participation de l’Office national des forêts (ONF). Les principes et la démarche ont été formalisés au travers d’une convention-cadre pour la période 2002-2006.
La convention-cadre, en systématisant la connaissance de ce phénomène naturel, a notamment permis que soit reconnu le caractère de service public de l’observation des avalanches.
La rénovation a principalement porté sur la normalisation des processus de collecte et de gestion des données, l’achèvement de la numérisation de la carte et des fiches signalétiques des témoignages, la rédaction de notices par massif synthétisant les principales informations sur les avalanches, la mise en place d’une mise à jour permanente de la carte et la mise en ligne de toutes les informations sur le site internet www.avalanches.fr.

Un fonctionnement pérenne
Photo : RAPIN F. / Savoie - Bonneval sur Arc / barrière à neige destinée à déplacer le dépôt de neige provoqué par le vent hors de la route.Depuis 2007, le dispositif se poursuit au travers de conventions annuelles dans le prolongement des mesures décidées et mises en place précédemment. Les efforts se sont concentrés sur la stabilisation des méthodes et le choix de meilleurs outils. Outre la réussite des opérations au plan technique et organisationnel, les évolutions principales portent actuellement sur la mise en place d’un fonctionnement pérenne. Sur un plan plus large, cette rénovation ouvre de nombreuses perspectives, tant pour l’emploi des données pour tous les projets d’aménagement et de gestion des territoires de montagne et l’information du public, que pour de nouvelles visées scientifiques : données d’entrées pour les simulations numériques d’écoulement et d’arrêt des avalanches, étude de modèles régionaux d’avalanches, analyse spatiale des zones avalancheuses (zones de départ notamment), mise en application des résultats de recherches sur des systèmes d’informations intégrateurs.
Méthode
La CLPA représente les emprises des avalanches dans leur extension maximale connue à l’échelle du 1/25 000.
Elle est mise à jour chaque année.
Lors de la réalisation d’une CLPA, les informations sont collectées selon deux processus indépendants et complémentaires :
- le recueil de témoignages : une enquête, la plus exhaustive possible, est menée par un chargé d’étude. Celui-ci recueille des informations auprès de la population locale, habitants et professionnels, et dans les documents qui lui sont mis à disposition (écrits, photographies, rapports, études, journaux, archives…). Les informations ainsi récoltées permettent de délimiter les emprises des avalanches connues (figurés magenta). Ces emprises d’avalanche sont ensuite numérotées et accompagnées d’une fiche signalétique qui synthétise les renseignements collectés tels que la localisation, l’historique et le fonctionnement de l’avalanche, ainsi que l’ensemble des informations apportées par le témoignage.
- la photo-interprétation : une étude stéréoscopique est réalisée à partir de couples de photographies aériennes prises en été. Le photo-interprète analyse ces photographies dans l’objectif d’en révéler les traces de passage d’avalanches : trouée dans la végétation, arbres cassés, moraines nivales… Cette étude est ensuite complétée par une analyse de terrain qui permet de déceler des indices invisibles sur les photographies. Les informations ainsi récoltées permettent de délimiter les emprises des avalanches dont les traces sont visibles sur le terrain (figurés orange).
Les dispositifs de protection paravalanche fixes sont également reportés sur la CLPA à titre indicatif.
Les cartes sont accompagnées d’une notice par massif PRA, qui fait la synthèse des informations récoltées à l’échelle d’un massif montagneux délimité géographiquement par Météo France en vue de la prévision du risque d’avalanche (PRA).
Pour plus de précisions concernant les conditions d’emploi, les principes de réalisation et l’usage de la CLPA, veuillez consulter le guide d’utilisation de la CLPA.