EPA et gestion du risque

Pourquoi s'intéresser aux événements passés ? 

La gestion du risque d'avalanche implique la prise en compte de nombreux paramètres : conditions d'enneigement, météorologie, relief du terrain, ouvrages paravalanches, dégâts humains et matériels qui pourraient être occasionnés… D'une part, elle est basée sur la détermination de l'aléa. Son estimation repose bien souvent sur la mémoire collective. D'autre part, la gestion du risque doit tenir compte des enjeux, qui peuvent être humains ou matériels. Aléa et enjeux sont difficiles à évaluer, tant dans l'espace que dans le temps. L'estimation de l'aléa est donc un élément clé de la gestion du risque. Mais dans le cas des phénomènes d'avalanche, il n'existe pas de formule mathématique qui permette de le calculer. Aucun modèle ne peut prédire ce qui peut se passer avec exactitude, dans des conditions données. Les experts et les gestionnaires du risque d'avalanche vont devoir baser leurs conclusions sur des critères incertains. Incertains certes, mais ayant le mérite d'exister…

Un des premiers éléments sur lequel s'appuyer est la connaissance des événements passés. En s'inspirant de situations ayant déjà eu lieu, des scénarios peuvent être envisagés. En tant qu'enregistrement des événements passés, l'EPA a un rôle important à jouer. C'est un précieux outil d'aide à la décision. C'est pourquoi la consultation de l'EPA  est fortement conseillée aux gestionnaires des risques d'avalanches. Mais attention, l'EPA ne caractérise pas l'aléa.

Comment peut-on utiliser l'EPA dans la gestion du risque d'avalanche ?

De façon idéale, la gestion du risque d'avalanche devrait comporter trois aspects :

  • La connaissance de l'aléa, c'est-à-dire des événements potentiellement dangereux qui pourraient survenir,
  • L'évaluation du risque, ou les conséquences que pourrait avoir un événement,
  • La mise en place d'actions pour diminuer le risque : prévention, alerte, évacuation…

Par ailleurs, la connaissance de l'aléa est définie au minimum en fonction de :

  • La connaissance des phénomènes historiques,
  • L'étude géomorphologique des lieux,
  • Les conditions climatiques et météorologiques.

C'est dans la connaissance des phénomènes historiques que l'EPA est utile, voire incontournable.

Qui peut utiliser l'EPA dans la gestion du risque d'avalanche ?

train Ces données sont utilisées pour de nombreuses décisions de prévention et de gestion du risque d'avalanche
– urbanisme (plan de prévention des risques),
– gestion de crise (évacuation, plan d'alerte),
– voies de communication (fermeture et ouverture à la circulation, choix d'emplacement)
,
– infrastructures (barrages, lignes électriques, aménagement des stations de ski, aménagement forestier)…
Ces actions sont pour la plupart mises en œuvre par les a
utorités publiques (Etat, Conseils Régionaux, Conseils Généraux, maires, syndicats, station de ski, EDF, SNCF, sociétés d'autoroute…).degats

Le travail d'exploitation de l'EPA est souvent confié à un bureau d'étude spécialisé en avalanche. Mais la gestion du risque d'avalanche est de la responsabilité de tous. Nous pouvons tous être concernés personnellement par le risque d'avalanche. Dans certaines situations, chacun peut contribuer à sa manière à anticiper le risque, voire à réduire les dégâts occasionnés. C'est pourquoi l'intérêt de connaître les phénomènes historiques et donc de consulter l'EPA ne concerne pas uniquement les institutions que nous avons citées. L'information de tous est la première condition pour lutter contre le risque d'avalanche. L'EPA est donc un document informatif qui inventorie un ensemble de faits observés, sans donner d'indication directe sur le risque. Il s'agit d'un document d'étape dans la construction des PPR (plan de prévention des risques) ou des PLU (plan local d'urbanisme). Son utilisation n'est pas imposée à tous mais elle a une valeur d'information extrêmement importante pour toutes les personnes concernées par le risque d'avalanche.

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